La Grande Rouge
Contenue depuis si longtemps, elle a fissuré imperceptiblement le barrage.
Elle a su faire pression avec insistance, sur les zones fragilisées
Avec patience et choisissant son heure, celle où la lumière concilie enfin,
comportement ondulatoire et corpusculaire ;
Celle où le troupeau de photons
irradie d’un ocre aveuglant. Elle a fait céder le tout.
Dans un fracas terrible, charriant blocs de pierre et portes blindées,
troncs d’arbres et ambitions, inondant l’argile craquelée, la Grande Rouge a parcouru la plaine.
Elle a peu à peu ralenti, pour enfin s’arrêter tout doucement.
Le silence est revenu, les paroles d’oiseaux se sont, à nouveau, faites entendre.
Chantal Delcroix 2011